FN/GEORGES BIDAULT : UN ARGUMENT QUI NE RÉSISTE PAS À L’ÉPREUVE DU TEMPS…
jeudi 12 avril 2012, par
Les vieux militants du Front national ont pu constater l’assourdissant silence des dirigeants [1] du FN à l’annonce du décès du journaliste et polémiste François Brigneau, qui fut pourtant le principal instigateur du parti que dirige aujourd’hui Marine Le Pen.
Interrogé par l’AFP, Jean-Marie Le Pen a eu ces quelques phrases sibyllines pour évoquer la disparition de son ancien compagnon de route : "C’était un copain breton, mais il a toujours été contre moi dans mes initiatives politiques. Il a choisi (Bruno) Mégret" en 1998, dit Jean-Marie Le Pen, qui se souvient d’un "garçon intelligent, cultivé, courageux".
Hier, sur Canal +, Marine Le Pen, a qualifié Raymond Aubrac, décédé la veille, de "grand résistant". Et lorsqu’il lui a été fait remarquer que parmi les fondateurs du Front national, en 1972, se trouvaient des hommes qui avaient participé à la collaboration, Mme Le Pen a fait remarquer pour couper court qu’"il y a eu" aussi "beaucoup de très grands résistants" parmi ces mêmes fondateurs. "Il y avait même le successeur de M. Jean Moulin et vous le savez très bien", en faisant référence à Georges Bidault. Un contre-feu déjà utilisé le matin même par le vice-président du FN, Louis Aliot quand on l’a interrogé sur le même sujet.
Sept jours de réflexion…
Si, il est vrai que le Mouvement pour la Justice et la Liberté (MJL) de Georges Bidault était présent le 5 octobre 1972 pour la création du Front National pour l’Unité Française (FNUF), où François Brigneau, Jean-Marie Le Pen et Guy Ribeaud (Georges Bidault) sont nommés co-présidents, il n’en est pas moins vrai que "le successeur de Jean Moulin" annoncera une semaine plus tard son départ et celui du MJL de ce qui deviendra plus tard le Front national tout court.
Ce n’est donc pas très étonnant, si les journalistes ne se souviennent pas de lui en tant que membre fondateur, puisqu’il ne participait même pas au premier bureau politique du FNUF…
Premier bureau politique du FN : le 12 octobre 1972
Président : Jean-Marie Le Pen
Vice-président : François Brigneau (Ordre Nouveau)
Secrétaire général : Alain Robert (ON)
Secrétaire général adjoint : Roger Holeindre
Trésorier : Pierre Bousquet (Militant)
Trésorier adjoint : Pierre Durand
Lire aussi l’article du Nouvel Observateur qui malgré quelques erreurs factuelles explique assez bien l’attitude du Front national de Marine Le Pen
Notes
[1] Seul Bruno Gollnisch a publié un texte intitulé François Brigneau nous a quittés, mais il semble avoir été retiré depuis. Un oukase de la direction du FN ?
1 Message
"Seul Bruno Gollnisch a publié un texte intitulé François Brigneau nous a quittés, mais il semble avoir été retiré depuis."
En effet, c’est une information importante qui démontre, encore une fois, que l’on peut avoir quelques doutes quant à Bruno Gollnisch. C’est dommage.
Quant au FuN, il a totalement changé d’orientation politique. Ah, si l’on avait parlé de Maurice Thorez, ce communiste et traitre à la France, il ne fait, maintenant, aucun doute que ce parti politique en aurait plutôt parlé deux fois qu’une seule.