DIFFAMATION : MARINE LE PEN ET LOUIS ALLIOT DÉFINITIVEMENT CONDAMNÉS
vendredi 16 décembre 2011, par
C’est l’épilogue d’une longue procédure judiciaire comme semble les aimer le nouveau Front national dirigé par Marine Le Pen, elle-même ancienne avocate.
L’affaire commence en 2008 sur fond de dissension politique au Front national lorsque Louis Aliot, alors secrétaire général du Front national accuse un ancien cadre du FN, Christian Baeckeroot d’avoir gravement injurié une figure historique du mouvement, le célèbre Roger Holeindre [1] dit "Popeye", qualifié en l’occurence de "merde", d’"ordure" et de "salopard" selon le communiqué publié sur un site internet proche du FN Nations Presse info. Une accusation reprise par Marine Le Pen dans une lettre ouverte à Carl Lang, lui aussi en désaccord avec la fille du président du FN.
M. Baeckeroot qui a toujours nié avoir proféré ces injures à l’encontre de "Popeye" avait alors déposé une plainte pour diffamation auprès du parquet de Nanterre contre Marine Le Pen et Louis Aliot.
En première instance, le tribunal donnait raison à Monsieur Beackeroot, condamnant Louis Aliot et "Marion" Le Pen. Un jugement pour lequel les interessés faisaient appel. En seconde instance, la cour d’appel confirmait et même aggravait le jugement [2]. en faveur du plaignant.
Le troisième et dernier acte de ce feuilleton s’est déroulé le 11 octobre dernier. La cour de cassation a rejeté le pourvoi formé par "Marion" Le Pen, Louis Aliot et Jean-Marie Le Pen rendant le jugement de la cour d’appel du 21 janvier 2011 définitif, la cour a également fixé à 2.000 € les frais de procédure dus par les demandeurs à M. Baeckeroot.
Notes
[1] Depuis la nomination de Marine Le Pen à la tête du Front national en janvier 2011, Roger Holeindre a quitté le FN dans lequel "il ne se reconnaissait plus", pour rejoindre le Parti de la France, au bureau politique duquel siège M. Christian Beackeroot.
[2] Cet arrêt stipulait (extraits) :
Sur le caractère diffamatoire
"Le fait d’imputer à Christian BAECKEROOT d’avoir "grossièrement insulté en public" ou "lâchement et publiquement insulté" le président du CNC Roger HOLEINDRE en hurlant "en ces termes indignés" "tu es une merde, un salopard, une ordure je l’ai toujours su", est de nature à porter atteinte à l’honneur et à la considération de Christian BAECKEROOT et présente un caractère diffamatoire, ce qui n’est d’ailleurs pas contesté par les prévenus." ………
Sur la bonne foi
"En effet sur le premier point, le contexte de combat politique interne à un parti qui est celui de la présente affaire, à savoir une scission au sein du Front National, pas plus que la défense d’une "figure historique" de ce parti, ne justifient l’exploitation de propos qui, à les supposer exactement rapportés, se situaient dans le cadre d’un échange entre deux personnes dont le contexte n’est pas restitué et dont la publicité est demeurée restreinte aucune autre personne que celui à qui les propos ont été tenus n’en ayant été témoin." ………
"La volonté d’instrumentaliser à des fins politiques un incident ne concernant pas directement les prévenus ne peut être retenue comme légitime." ………
"En outre Roger HOLEINDRE lui-même a manifesté sa volonté de ne pas donner suite à l’incident qu’il avait évoqué puisque dans un communiqué de presse en date du 21 novembre 2008 il édulcore les propos qui ont pu être tenus et indique qu’il ne tient "absolument pas à envenimer une polémique stérile" ; or la "lettre ouverte de Marine LE PEN à Carl LANG" en date du 24novembre est postérieure à ce communiqué, ce qui confirme la volonté d’exploitation des faits par animosité politique mais aussi personnelle de l’intéressée.
"C’est donc à juste titre que le tribunal n’a pas retenu la bonne foi des prévenus.
(ndlr : pour mémoire, les fossoyeurs de la Droite Nationale, ces morts de faim de procédures, n'en ont pas fini avec les procédures judiciaires. Ce n'est pas parce qu'ils crient fort qu'ils ont raison. On se demande bien quand ils trouvent le temps de militer.)