Entretien publié dans le n°3079 de l'hebdomadaire Rivarol. Propos recueillis par Jérôme Bourbon.
Rivarol : Le Parti de la France organise son 2e congrès national le 9 février à Enghien-les-Bains trois ans après le premier. Pourquoi maintenant et quel sera l'ordre du jour de cette journée ?
Thomas Joly : Statutairement, le Parti de la France est tenu de se réunir en assemblée générale tous les 3 ans afin de renouveler ses instances dirigeantes, c'est-à-dire le Conseil national qui élit ensuite les membres du Bureau Politique et le Président, élu par les adhérents présents le jour du Congrès.
Les participants de ce second Congrès du PdF seront accueillis à partir de 10h à la salle des fêtes d’Enghien-les-Bains (18 avenue de ceinture). La mâtinée débutera par les rapports moral et financier du Président et de la trésorière du mouvement. Il sera ensuite procédé à l’élection du Président puis du Conseil national.
J’animerai ensuite une table ronde consacrée aux élections municipales de 2014 avec 4 de nos conseillers municipaux en exercice ; Réjane Guidon (Enghien-les-Bains), Myriam Baeckeroot (Conflans-Sainte-Honorine), Bernard Touchagues (Vernon), Christian Baeckeroot (Tourcoing).
A 12h30, les membres du Conseil national se réuniront pour élire les membres du Bureau Politique.
L’après-midi sera rythmée par un certain nombre d’interventions de cadres du PdF sur différentes thématiques : Pierre Descaves sur la repentance gouvernementale, Bruno Hirout sur l’engagement de la jeunesse dans le combat national, Jeanne Dumont sur la défense de la vie, Christian Baeckeroot sur l’école et la formation professionnelle, Martine Lehideux sur la colonisation migratoire et l’islamisation de la France, Matthieu Mautin sur la sécurité et le retour à l’ordre public, Christophe Devillers sur la nécessité de l’implantation locale, Éric Pinel sur l’écologie, Martial Bild sur la dénaturation du mariage et Roger Holeindre sur le réveil du sentiment patriotique.
Enfin, après la présentation du nouveau Bureau Politique, le Président élu du PdF clôturera le Congrès par un discours de politique générale.
A noter qu’il sera possible d’adhérer sur place, de se procurer du matériel de propagande (affiches, tracts, autocollants), que Rivarol et Synthèse nationale tiendront des stands et que Roger Holeindre, Pierre Descaves et Christophe Lacroix dédicaceront leurs ouvrages.
Des personnes non-adhérentes peuvent assister à ce Congrès mais elles doivent impérativement s’inscrire au préalable au 09.67.17.81.36 ou contact@parti-de-la-france.fr
Carl Lang sera candidat à sa succession. Pour quelles raisons ?
Même si la démarche du Parti de la France est collective, tout mouvement politique a besoin d’un chef qui fixe et détermine la ligne politique du mouvement. Fondateur du PdF, militant expérimenté de la droite nationale qui n’a jamais varié de discours ni transigé sur la défense de nos valeurs de civilisation, Carl Lang est le candidat naturel et légitime à la présidence de notre Parti. En outre, contrairement à la plupart des partis politiques, tout adhérent du PdF peut se présenter à la présidence du mouvement, ce qui évite les magouilles et l’opacité des parrainages comme ça se fait ailleurs.
Carl Lang n'a pu obtenir les 500 signatures à la présidentielle et l'union de la droite nationale n'a pas obtenu les scores nécessaires pour recevoir le financement public. Cela ne montre-t-il pas les limites de la voie électorale. Et y a-t-il vraiment un espace à droite de l'UMP et du FN ? La droite nationale et radicale ne connaît-elle pas une nouvelle traversée du désert du fait de la multiplicité de ses structures, de l'absence de fédérateur incontesté, de sa faible audience et de la concurrence médiatique et politique du Front mariniste ?
Malgré des efforts considérables pour les obtenir, l’Union de la Droite Nationale n’est pas parvenu à faire sauter le verrou ripoublicain des parrainages pour concourir à l’élection présidentielle. Vu la façon dont certain(e)s ont obtenu leurs parrainages, il apparaît désormais clairement que les candidats à l’élection présidentielle sont choisis en amont par le Système et que celui-ci ne désirait pas offrir la moindre tribune à un candidat de droite nationale qui ne fait pas dans le reniement politique ni la dédiabolisation médiatique.
Les résultats des élections législatives n’ont pas été à la hauteur de nos espérances, ce qui nous a empêchés d’accéder à une petite part de subvention publique (que les partis du Système se sont grassement partagés). On peut remarquer que des partis connus et complaisamment médiatisés comme Lutte Ouvrière et le NPA ne sont pas parvenus non plus à franchir le seuil électoral nécessaire pour prétendre à un financement public, nos candidats étant d’ailleurs presque chaque fois devant les leurs dans les circonscriptions où nous étions présents. Depuis que le scrutin législatif suit immédiatement la Présidentielle, les « petits » partis d’opposition sont fortement victimes de l’abstention de l’électorat protestataire. Mais nous ne regrettons absolument pas cette tentative car plus personne, à par nous, ne défend un véritable programme de droite nationale et de défense de notre civilisation. Même si elle a été peu entendue, il était nécessaire de proposer une alternative nationale et identitaire à nos compatriotes.
Le Parti de la France n’est évidemment pas dupe de l’illusion démocratique entretenue par nos gouvernants et leurs donneurs d’ordre. Mais nous estimons qu’il s’agit d’un moyen (et non d’une fin) qu’il ne faut pas négliger pour diffuser notre projet de reconquête nationale. La démarche du PdF s’inscrit en complémentarité des activités d’autres structures politiques ou associatives qui ont choisi d’autres modes d’action. Les opposer constitue un non-sens.
Je crois qu’au sein de la mouvance nationale ou nationaliste, il serait souhaitable que les bonnes volontés se focalisent sur ce qui nous rassemble plutôt que sur nos divergences. Même si une démarche commune doit être idéologiquement cohérente, je suis assez agacé et consterné par certains individus, bien souvent plus spectateurs qu’acteurs, qui ergotent sur tout, décrètent des fatwas excommunicatrices du haut de leur tour d’ivoire et utilisent toute leur énergie dans des conflits soit personnels, soit purement théoriques. Alors que la France n’est jamais descendue aussi bas et que la survie même du peuple français est en jeu, l’heure est à la mobilisation et non aux règlements de compte de cour de récréation.
Enfin, je ne souscris pas au culte de l’homme providentiel. Le nationalisme est une aventure collective et notre combat doit être avant tout celui de nos convictions, de la défense à travers les âges de la France éternelle.
Que pensez-vous des positions ambiguës voire illisibles du FN et de Marine Le Pen sur le mariage homosexuel et l'adoption par des invertis ? Confirmez-vous le fait que l'entourage de Marine Le Pen est en très grande partie composée d'homosexuels notoires et qu'il existe, comme le disent tant Minute que Holeindre et Eric Zemmour - qui compare le FN à ce qui se passe à Paris avec Delanoë où les invertis se recruteraient entre eux - un puissant lobby gay au FN ?
La direction du Front National, où les homosexuels sont désormais surreprésentés, semble avoir atteint le même niveau de décadence et de déconnection avec les Français que les « élites » de l’UMPS et de leur alliés. Rien d’étonnant donc à ce que Marine Le Pen, pressée par ses mignons de ne pas s’engager sur la dénaturation du mariage, ait choisi d’éluder cette question pourtant fondamentale mais dont elle n’a sans doute que faire, préférant les petits calculs électoralistes de boutiquière plutôt que défendre la famille et le droit naturel.
Aucun parti politique du Système n’a eu de position claire et unanime sur le mariage gay, ce qui est la démonstration éclatante du pourrissement des esprits de notre classe dirigeante et de ses faux-opposants, prêts à tous les reniements pour ne pas paraître « ringards » aux yeux des faiseurs d’opinion.
Pour revenir à la dévirilisation stupéfiante de la direction du néo-FN, j’ai un peu de mal à concevoir comment certaines personnes telles, par exemple, que son président d’honneur, parviennent à évoluer, sans avoir la nausée, au sein de cet aréopage improbable d’invertis, de francs macs et d’opportunistes sans scrupules.
Il n’y a vraiment plus rien à attendre du Front mariniste si ce n’est de berner l’électorat patriote afin de canaliser une légitime colère populaire en lui imposant une orientation dialectique laïco-républicaine qui fleure bon les loges maçonniques.
Comment expliquez-vous que malgré l'évolution de la ligne politique sur des questions essentielles Bruno Gollnisch reste au FN et qu'il sera candidat aux municipales et aux européennes de 2014 sous cette étiquette ?
C’est en effet assez inexplicable. D’ailleurs, un certain nombre de ses amis, déçus de sa soumission apparemment sans limites au clan Le Pen, nous rejoignent au Parti de la France. Je n’ose croire qu’il ne reste au Front familial que par intérêt personnel ou électoral. D’ailleurs ce serait un très mauvais calcul, car je doute fortement que Bruno Gollnisch soit en position éligible lors des prochaines élections européennes. Le sémillant vice-président du FN, Florian Philippot, lorgne sur la grande circonscription européenne Grand-Est où il s’est opportunément parachuté lors des élections législatives, causant moultes remous au sein des militants locaux qui ont vu débouler cette caricature d’énarque arrogant sans qu’on leur ait demandé leur avis. Nul doute que ce sera l’occasion pour Marine Le Pen de porter l’estocade définitive à Bruno Gollnisch en lui préférant Philippot pour être tête de liste.
Bruno Gollnisch est un homme brillant, déterminé, aux convictions incontestables, qui a démontré qu’il n’était pas de ceux qui courbaient l’échine devant le politiquement correct, il a toute sa place au sein de la droite nationale non-reniée. Qu’il claque la porte de ce FN vidé de sa substance qui l’a mis au placard et l’utilise uniquement pour servir de caution nationale-catholique, nous l’accueillerons à bras ouverts.
Quelle est la ligne politique, les orientations majeures du Parti de la France et que compte-t-il pouvoir faire à l'avenir dans la mesure où il est totalement exclu des media et qu'il n'est pas connu du grand public ?
L’action politique du Parti de la France a vocation à s’inscrire dans la durée. Il ne s’agit pas de simplement participer aux différentes échéances électorales mais de mener un combat de civilisation. Il est hors de question de laisser le champ libre à une fausse droite qui n’a toujours fait qu’être à la remorque des socialo-communistes dans tous les domaines et à un Front National qui ne donne plus désormais que dans la démagogie gaucho-lepéniste.
Le Parti de la France s’oppose résolument à toutes les idéologies véhiculées par les différents partis de gauche et leurs corollaires : étatisme, collectivisme, socialisme, fiscalisme, communisme, internationalisme révolutionnaire ou subversif, marxisme, post-marxisme, social-démocratie, social-mondialisme. Toutes les gauches d’hier ou d’aujourd’hui ont toujours eu une obsession : détruire les identités culturelles et nationales, faire table rase du passé, de notre Histoire et de notre mémoire pour imposer un modèle égalitariste, citoyen, laïciste et mondialiste.
Nous proposons aux Français un projet de reconquête identitaire, culturelle, spirituelle, sociale, familiale, démographique, économique, budgétaire, sécuritaire, souverainiste et diplomatique.
Peu importe que ce discours déplaise à l’engeance médiatique qui boycotte notre mouvement depuis sa création ; malgré nos faibles moyens logistiques, humains et financiers, il est de notre devoir et de notre responsabilité de maintenir toujours vivace la flamme de la résistance nationale dans une perspective historique d’espérance, de reconquête et de renaissance.