Bouteflika : la justice suisse va-t-elle instruire une plainte pour « suspicion d'enlèvement » ?
Le lendemain de l'arrivée d'Abdelaziz Bouteflika en Suisse, une Algérienne s'est rendue au poste de police de Le Mont-sur-Lausanne, une commune du canton de Vaud. Reçue par un inspecteur, elle a déposé une plainte pour « suspicion d'enlèvement d'une personne incapable de discernement ». Pendant près de deux heures, cette résidente suisse a expliqué qu'elle considérait que le président algérien, en raison de son état de santé, était victime d'un enlèvement et d'une séquestration. Non seulement la police vaudoise a pris très au sérieux cette plainte, mais elle s'est aussitôt entretenue avec un procureur concernant l'ouverture d'une enquête préliminaire.
Lire aussi : Algérie : Abdelaziz Bouteflika serait « sous menace vitale permanente »
Seulement, voilà, Abdelaziz Bouteflika était attendu à la clinique de Genolier, où il se rend habituellement. L'établissement est situé dans la commune de Genolier, dans le canton de Vaud. Or, le président algérien, en raison d'un état « très précaire », et notamment d'une dégradation de ses réflexes neurologiques, a été transféré aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), dans le canton de Genève. La plainte a donc été transmise à la justice du bout du lac Léman. Mais apparemment, les magistrats genevois se sont hâtés très lentement pour ouvrir une enquête, préférant laisser repartir dimanche 10 mars dans l'après-midi le chef de l'État à bord du Gulfstream 4SP de la République algérienne démocratique et populaire.