APRÈS…
Par Jean-François TOUZE, Délégué général.
Voici revenu le temps sombre où sonne le glas sur la terre de France et le tocsin dans les villes européennes. Dies irae.
Ce temps passera. Rien ne dit pourtant qu’il sera suivi de celui des Te Deum.
Beaucoup pensent que, lorsque viendra le moment de l’après, rien ne sera plus comme avant et que du mal que nous subissons naîtra automatiquement le bien que nous espérons.
Que l’impuissance, l’imprévision, l’incompétence, l’enfermement idéologique de nos gouvernants qui ont aggravé les conséquences d’une crise sanitaire dont chacun savait pourtant qu’elle surviendrait un jour, étant apparus en pleine lumière, nos peuples enfin décillés reprendront en mains leurs destins.
Que l’effondrement tragique de l’Etat conduira ipso-facto à une remise en cause du régime en même temps que tomberont les sanctions sur les coupables.
Que l’évidence de l’inexistence criminelle de l’Union européenne mènera à son implosion et sa disparition en tant que structure directrice de la soumission des peuples à la pensée et aux pratiques libéralo-planétaristes.
Que la France, tournant le dos aux délocalisations et à sa désindustrialisation, en particulier dans le domaine pharmaceutique, renouera avec une politique de production nationale vitaliste.
Que la crise économique qui succédera à la crise sanitaire sera l’occasion de réaffirmer les impératifs de l’action sociale gage de la cohésion nationale.
Que la faiblesse apparue de nos Armées donnera lieu à un sursaut moral et budgétaire.
Que la France et l’Europe douloureuses qui sortiront du drame épidémique sauront prendre toute la mesure de la menace migratoire pour en stopper les effets et en inverser les courants.
Que notre vieille civilisation, enfin, aura trouvé en ces jours de malheur et de colère le ferment de sa reconstruction spirituelle et les éléments organiques de sa reconstruction.
On peut toujours espérer. Je crains que la déception ne soit pourtant, une fois de plus, au rendez-vous du rêve et de la naïveté.
Lorsque viendra le moment du déconfinement, Français, Italiens, Espagnols, Allemands, ivres de leurs libérations d’apparence, se vautreront à nouveau dans la fange consumériste, prépareront leurs vacances et pataugeront dans la résilience comme ils le font après chaque attaque islamiste à grands renforts de peluches et de bougies. Des initiatives seront, certes prises pour que soient mises en place des commissions parlementaires/alibi dont le rôle réel sera l’étouffement de toute mise en cause des responsabilités d’Etat. L’Union européenne, le G20, le FMI sauront, par des gestes sans portée, faire croire à leur utilité d’après crise pour mieux contrôler les Nations, à l’exemple de ce que fut le plan Marshall d’après guerre. La spéculation financière reprendra et le libre-échangisme retrouvera ses droits. As usual. La Chine, servie par son dirigisme et son économie d’Etat, reprendra son essor et sera alors, par un paradoxe qui n’est que de surface, la grande gagnante de l’affaire.
En France, enfin, le pouvoir macroniste, le Système et le régime, sortiront renforcés d’une crise au cours de laquelle ils n’auront lésiné sur aucun des moyens de contrôle de la population, de désinformation, de mensonge, et de manipulation anxiogène, expérimentant ainsi les méthodes stalino-chinoises dont l’emploi massif et systématique pourrait demain leur être utile
Il n’y aura pas d’effet mécanique post-corona.
Il doit, en revanche, y avoir un effet national et populaire. Ce qui n’adviendra jamais par simples coups de baguettes magiques peut être obtenu par l’action politique.
Demain, chaque Français responsable et conscient sera confronté à deux choix : celui de la continuité ou celui de la rupture. Celui de la passivité et celui de l’engagement.
Une chose est sûre: la révolution nationale, seule rempart contre les crises à venir, ne sera pas un dîner de gala.