Grève du lait : |
Son leader Jean-Michel Lemétayer a été chahuté mardi par des producteurs de lait en colère lors de l'inauguration du salon international de l'élevage près de Rennes. Ceux-ci ont réclamé qu'il démissionne ou qu'il appelle son syndicat à soutenir la grève du lait qu'il avait dénoncée jusque-là. La FNSEA se retrouve débordée par un syndicat alternatif l'OPL* et par une association de producteurs laitiers l'APLI*. Pressé de réagir, Jean-Michel Lemétayer a annoncé dès le lendemain une journée nationale de mobilisation de tous les agriculteurs pour le 16 octobre ! Etonnant pour un leader syndical qui, quelques jours plus tôt, exhortait le gouvernement à ne discuter qu'avec des syndicats responsables : en appelant finalement les agriculteurs à descendre dans la rue, le leader de la FNSEA cherche-t-il à récupérer le mouvement des producteurs de lait ou à l'étouffer ? Autre syndicat, même méthode : cette fois, c'est la Confédération paysanne qui tente de jouer les premiers rôles dans cette grève du lait décidée le 10 septembre contre son avis. Depuis, l'ancien porte-parole de la Confédération paysanne, José Bové a annoncé qu'il a commencé "un jeûne de solidarité" avec les producteurs de lait ! Le député européen et vice-président de la commission de l'agriculture au Parlement de Strasbourg trouve là l'occasion d'une communication à bon compte qui ne doit pas tromper des agriculteurs que certains espèrent manipulables. Profitant de leur exposition médiatique, Jean-Michel Lemétayer comme José Bové tentent de reprendre la main dans un paysage syndical qui est en train de changer sans eux. *OPL : Organisation des producteurs de lait - Branche de la Coordination Rurale |