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A chacun sa croix !

HAYANGE : LE PS FUSTIGE « L’INCOMPÉTENCE ET L’AMATEURISME » DU FN

dimanche 21 décembre 2014, par Pierre Picace

 

La condamnation vendredi à un an d’inéligibilité de l’ancien syndicaliste cégétiste, Fabien Engelmann, n’a pas tardé à faire réagir le Parti socialiste. Elsa Di Méo et Sarah Proust responsable de la « cellule de lutte contre le FN » ont dans communiqué dénoncé « l’incompétence et le manque d’honnêteté » des maires Front national.

Pour les observateurs sérieux ou honnêtes, si, si, il en existe, il est beaucoup trop tôt pour faire un bilan de la bonne ou mauvaise gestion des mairies remportées par le Front national. Ce qui en est dit pour l’instant, n’est que de l’écume idéologique et politicienne. Le cas Engelmann à Hayange instrumentalisé par le PS en est une bonne illustration.

Le Parti socialiste a estimé vendredi que la condamnation à un an d’inéligibilité du maire Front national de Hayange, Fabien Engelmann, montrait « l’incompétence et le manque d’honnêteté » des maires FN.

M. Engelmann a été déclaré inéligible pour un an vendredi, du fait d’un « manquement d’une particulière gravité » dans ses comptes de campagne, un « jugement politique » selon l’intéressé qui a fustigé une « justice à deux vitesses », soulignant que le même tribunal avait invalidé fin octobre les comptes de campagne du maire UMP de Woippy (Moselle), François Grosdidier, mais sans prononcer d’inéligibilité à son encontre, alors que le rapporteur public avait demandé 3 ans. M. Engelmann a déclaré son intention de faire appel.

« La décision prononcée par la justice est grave (...) Incapable de justifier plus de 2.000 euros de dépenses supplémentaires, le candidat FN a fait preuve d’amateurisme. Son compte rectifié laisse en réalité filer ses dépenses de plus de 16% », ont réagi dans un communiqué Elsa Di Méo et Sarah Proust, secrétaires nationales du PS. [1]

« Comment peut-il dès lors prétendre assurer la gestion d’une ville au budget de 25 millions quand il n’a pas su le faire avec un budget de campagne de moins de 15.000 euros ? », s’interrogent-elles.

Tulle n’est prophète en son pays

Le Front national pourrait à juste titre s’interroger, lui aussi, sur le fait qu’aucun commentateur ne se penche sur le cas de la ville de Tulle dont un certain François Hollande a été maire de 2001 à 2008. Pourtant, question gestion, il y a de quoi dire et surtout à redire.

En partant, François Hollande a laissé une solide ardoise à son successeur. Près de trente millions d’euros, soit par habitant, le double de la moyenne des communes comparables.

La ville de Tulle se retrouve, comme le note le dernier rapport de la Cour régionale des comptes, coincée entre un « autofinancement structurellement trop faible » et la limitation de l’endettement qui reste l’objectif prioritaire.

Heureusement pour la ville, depuis son accession à l’Élysée, François Hollande n’a pas ménagé les moyens de l’État pour venir en aide au maire PS, son ancien assistant parlementaire et 1er adjoint, Bernard Combes, et masquer ainsi l’« incompétence ou l’amateurisme » de sa gestion selon la terminologie employée par Elsa Di Méo et Sarah Proust pour stigmatiser le dépassement de 2000 euros de Fabien Engelmann. C’est donc une véritable pluie de subventions qui s’est abattue sur la ville depuis 2013.

Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur a accordé une subvention de 300 000 euros, Marisol Touraine a versé une une petite obole de 3 millions d’euros pour l’installation d’une imagerie par résonance magnétique (IRM) à l’hôpital de Tulle. L’Agence nationale de l’habitat, sous la tutelle de Cécile Duflot et de Pierre Moscovici, a accordé 500 000 euros pour résorber les îlots d’insalubrité. L’ex Premier ministre Jean-Marc Ayrault a accordé une subvention de 200 000 euros. L’Etat a versé avant le 31 décembre 2013 une aide exceptionnelle de plus de 12 millions d’euros au Conseil général de Corrèze, l’un des départements les plus endettés de France… Enfin, en septembre 2014, le ministre de la Justice, Mme Taubira est venue en personne annoncer en grande pompe la réouverture du tribunal de grande instance de Tulle fermé depuis 2010.

Le remboursement de la dette devant s’étaler jusqu’en 2039 et malgré l’afflux de subventions, l’avenir financier de la ville restant fragile et incertain. Il est fort probable que François Hollande et les bonnes fées de l’État soient amener à se pencher longtemps sur le tonneau des danaïdes tullois. Au moins jusqu’en 2017… D’ici là, le linge biterrois ayant fini de sécher, il sera toujours temps de faire un premier bilan de la bonne ou mauvaise gestion des municipalités FN.

Notes

[1] Le PS à la demande de Jean-Christophe Cambadélis ( dont l’honnêteté, elle, n’est plus à démontrer 1 2 3 ) s’est doté d’une « cellule de lutte contre le FN ». A sa tête : Sarah Proust, secrétaire nationale chargée notamment des « mobilisations militantes » et auteur d’un petit ouvrage sur le FN, Elsa Di Méo, opposante locale au sénateur-maire de Fréjus, David Rachline et le député du Cher Yann Galut, lui aussi auteur d’un opuscule anti-FN.

 

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