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A chacun sa croix :!

Pour se conformer aux règles du Parlement européen tout en s'en arrangeant, certains eurodéputés FN font embaucher leurs proches par d'autres élus européens membres du parti.

© Fournis par BFMNews

L'affaire Penelope Fillon a mis en lumière une pratique commune à tous les partis et très courante: l'embauche des conjoints ou des proches par les politiques, souvent comme assistants parlementaires. En la matière, le Front national n'échappe pas à la règle, tout comme il n'échappe d'ailleurs pas non plus à des soupçons d'emplois fictifs, non pas dans l'hémicycle français mais au Parlement européen.

Mais les règles des institutions européennes sont plus restrictives que celles ayant court dans l'Hexagone. Le Parlement européen interdit ainsi à ses députés d'embaucher un proche parent, un époux ou une épouse. "Les députés ne peuvent pas engager de parents proches comme assistants. Leurs assistants doivent éviter les activités externes susceptibles de créer un conflit d'intérêts", précise en effet le Parlement européen dans ses dispositions relatives au personnel.

Marine Le Pen a embauché Louis Aliot

Cela n'a pas empêché Marine Le Pen d'employer son concubin, Louis Aliot, comme assistant parlementaire, arguant du fait qu'ils ne sont ni mariés ni pacsés, même si leur relation est connue de tous et vécue au grand jour. Mediapart révélait ainsi en 2013 que Louis Aliot touchait 5006,95 euros brut par mois pour un temps partiel de 17,5 heures par semaine.

Mais comme l'a révélé Buzzfeed mercredi, le Front national dans son ensemble a trouvé une manière de s'accommoder des règles du Parlement européen: comme le constate le site d'informations, plusieurs élus font embaucher un proche par un autre député européen du même groupe, au sein de l'Europe des nations et des libertés (ENL), qui regroupe l'extrême droite européenne au Parlement. 

Une forme d'"entraide"?

Cela concerne ou a concerné notamment trois eurodéputées frontistes: Mylene Troszczynski, qui est aussi conseillère régionale de Picardie-Nord-Pas-de-Calais. Son époux, Laurent Guiniot, est l'assistant parlementaire de sa collègue Joëlle Mélin, eurodéputée et conseillère municipale d'Aubagne. Mylene Troszczynski emploie elle-même Grégoire Faugeron comme assistant parlementaire, originaire de la région PACA lui aussi. 

"Je n’ai pas à vous répondre. Si vous voulez que votre profession de journaliste trouve de la hauteur, ne vous lancez pas dans ce genre d’investigation", se défend Joëlle Mélin, contactée par Buzzfeed.

L'élue précise aussi qu'au FN, il n'est parfois pas facile de trouver des collaborateurs, "après votre réputation est détruite", pointe-t-elle. L'entraide serait donc courante entre élus du parti. 

Dans les clous du Parlement

Autres élues concernées, Marie-Christine Boutonnet, qui emploie Philippe Chevrier, l'époux de sa collègue Marie-Christine Arnautu, vice-présidente du FN chargée des affaires internes, mais aussi Dominique Bilde, conseillère régionale Grand Est, qui a fait embaucher son fils Bruno Bilde par l'eurodéputée Sophie Montel, conseillère régionale de Bourgogne-France Comté, avant que celui-ci démissionne.

Même si la pratique interpelle, rien à redire du côté du Parlement européen, pour qui ces arrangements sont légaux. "La règle en vigueur depuis 2009 ne vaut que pour les proches d’un député. Je ne sais pas si c’est un vide réglementaire, mais tant qu’il n’y a pas de conflit d’intérêts, les eurodéputés qui embauchent un membre de la famille d’un autre député sont dans les clous", explique à Buzzfeed un membre de l'institution. 

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