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Une élection en cache toujours une autre !

 

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Le bloc-notes de Jean-Claude Rolinat

Alors que tous les regards étaient, à juste titre, braqués sur les scores des uns et des autres aux élections européennes, tant en France même que chez ses voisins, deux autres consultations électorales sont passées, presque, inaperçues.

La première, c’est l’élection du nouveau Congrès de Nouvelle-Calédonie et des trois assemblées provinciales de ce territoire d’outre-mer. La seconde, est l’élection municipale à Barcelone où Manuel Valls s’est fait durement rosser.

A Nouméa, dimanche 12 mai, dans la foulée du référendum du 4 novembre 2018 où le « oui » à l’indépendance a frôlé les 44 %, les indépendantistes pensaient gagner la compétition électorale pour le renouvellement du Congrès de Nouvelle Calédonie et des trois assemblées provinciales nées des accords de Matignon. Pari raté, ce sont les « loyalistes » qui continueront de détenir la majorité territoriale. Ce qui est intéressant à noter, c’est le basculement qui s’est opéré au sein de la majorité, redessinant la carte politique de « La Grande terre ».

C’est ainsi que la coalition « L’Avenir en confiance » regroupant  3 partis, les Républicains calédoniens, le Rassemblement « les Républicains » et le Mouvement populaire calédonien, a emporté 16 sièges sur 54. Elle pourra compter, toutefois, sur l’appui de groupes minoritaires, comme par exemple, l’Eveil océanien, 2 élus, issu des communautés wallisiennes et futuriennes, ou de Calédonie ensemble, 7 élus (-8 !). Le FLNKS, le cartel indépendantiste, totalisant pour sa part  26 conseillers, pas suffisant, à deux voix près,  pour construire une majorité. Un basculement s’est opéré au sein du camp « pro-Français » où la coalition « l’Avenir en Confiance », conduite par la blonde Sonia Backès, 43 ans, une syndicaliste aux ascendants portugais, a quasiment remplacé les sortants de « Calédonie ensemble » dirigés par Philippe Gomes. Un glissement inquiétant pour cette formation dont se réclament la présidence du Congrès, celle de la province sud (Nouméa), ainsi que les 2 députés et un sénateur sur 2 de l’île ! Dans la province du Sud, « l’Avenir en confiance » est désormais  seule à la manœuvre avec 21 sièges sur 40 postes d’élus locaux. Dans la province du nord, acquise aux séparatistes, « Calédonie ensemble » n’obtient aucun siège, tandis que le PALIKA de Néaoutyne obtient 38,5 % des suffrages, et que son rival au sein du FLN KS , l’Union calédonienne, en enregistre 36 %, pourcentages assurant à ces deux formations l’assurance de gouverner ensemble contre les « loyalistes ». Lesquels, conduits notamment par Alcide Ponga, maire de Kaouaoua, 12,2% , ont amélioré leurs résultats de +3 points . La province des îles, - Ouvéa, Lifou, Maré-, totalement acquise aux  séparatiste,- on se souvient de la tragédie de la grotte d’Ouvéa-, restant totalement, elle, entre les mains du FLNKS.

Les méthodes de gouvernement et l’usure du pouvoir auront eu raison des sortants. Sonia Backès, désormais la « grande prêtresse » du camp loyaliste, s’est félicitée de ces résultats qui mettent sa formation en position de force pour négocier avec Paris et le FLNKS les suites des accords de Matignon et de Nouméa. Il parait évident que l’on s’oriente, à terme, vers un nouveau référendum, jusqu’à ce que les sécessionnistes du FLNKS le gagnent ! C’est la maladie des « démocrates », faire voter les peuples jusqu’à obtenir satisfaction ! Mais, comme on le voit en Grande-Bretagne, ça ne marche pas toujours ! Question de temps, comme en métropole avec l’immigration musulmane, la démographie jouant sa partition. A propos de partition, compte-tenu de la carte électorale et de la répartition des populations, c’est probablement la solution qui émergera du dossier calédonien, à moins que le gouvernement français contemporain, comme son prédécesseur gaulliste dans les années 1960, n’impose le bradage de TOUTE cette ancienne colonie française.

Economiquement, ce serait une solution suicidaire pour toutes les parties, le nickel étant un enjeu stratégique et Nouméa, capitale de ce territoire de 240 000 âmes, étant la vitrine de la France dans le Pacifique : prendre un café crème et des croissants place des cocotiers, est une amusante expérience pour le métropolitain fraichement débarqué, de même que photographier de belles vaches normandes à la robe noire et blanche, s’ébattant dans une végétation tropicale !

(Enfants, petits-enfants en Nouvelle-Calédonie, trois voyages ces dernières années, je confirme l'analyse de Jean-Claude ROLINAT)

Une autre solution semble pointer son nez, souvent discrètement évoquée, le statut « d’État associé », comme les îles Cook ou Niue par exemple, par rapport à la Nouvelle-Zélande. Mais, quel que soit le menu qui s’imposera, l’essentiel à notre sens, est que l’on ne nous fasse pas revivre un autre scénario algérien, et que la solution retenue soit la plus « française » !

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