RASSEMBLEMENT BLEU MARINE : LES INFILTRÉS ?!
mercredi 6 juin 2012, par
Malgré tous les effort du Front national et de Marine Le Pen pour lisser son image et réintégrer le système, le FN en est au même point qu’en 2007. Impossible de dire aujourd’hui, si le parti dirigé par la fille de Jean-Marie Le Pen sera capable de faire entrer un ou plusieurs députés au palais Bourbon. Le score en trompe l’œil réalisé par Mme Le Pen à la présidentielle lui permet sur le papier de jouer les troubles fêtes en provoquant des duels et des triangulaires mais pas de gagner de "façon mécanique".
Très prudent, contrairement à la présidentielle, où il se voyait au second tour, le FN admet que l’élection d’un unique député serait déjà une victoire.
Un Rassemblement Bleu Marine ouvert à la diversité…
Dans sa stratégie de conquête du pouvoir le FN avait annoncé qu’il réserverait 30% des circonscriptions à des "patriotes" extérieurs au FN. Une "ouverture" qui n’a pas attiré les "foules" puisque seulement une cinquantaine de circonscriptions sont finalement concernées. Les plus nombreuses, mais pas forcément les meilleures, revenant au Siel, le micro parti, créé pour l’occasion par Paul-Marie Couteaux, le reste étant attribué presque exclusivement à l’état-major de la campagne présidentielle de Marine Le Pen.
Pour faire de la place à ces nouveaux venus dans des circonscriptions dites "gagnables", la commission d’investiture du parti a mis sans états d’âme, sur la touche des militants locaux dument encartés au FN. Anciens PSU, socialistes, souverainistes bourlingueurs, francs-maçons, le Rassemblement Bleu Marine (RBM) ne craint pas de s’ouvrir à la diversité. "Il faut bien combler les vides" avoue sans plus de précisions ce cadre parisien. Combler les vides, c’est remplacer les déçus du "marinisme", comme cet ancien directeur de cabinet de Bruno Gollnisch, Eric Pinel dorénavant membre du Parti de La France et candidat de l’Union de la Droite Nationale (UDN) à Creil dans l’Oise qui "s’étonne" d’avoir pour adversaire FN ou plutôt RBM un "ancien adjoint au maire socialiste de Gonesse".
"Et s’il y a des députés du rassemblement Bleu Marine (qui entrent à l’Assemblée) et que je n’y suis pas, je leur fais la plus totale confiance pour mener le combat que nous continuerons, nous, partout, à mener." Marine Le Pen
Au lendemain de son élection, Nicolas Sarkozy s’était empressé d’ouvrir son gouvernement à des personnalités de gauche. On connaît les suites désastreuses de cette expérience… Si d’aventure le Rassemblement Bleu Marine réussissait à décrocher un siège à l’Assemblée nationale et que l’élu soit l’un de ces transfuges, on peut se demander qu’elle serait l’attitude de cet heureux homme une fois l’ivresse de l’élection passée. Gilbert Collard, candidat dans le Gard a maintes fois déclaré qu’il était "mariniste" et surtout pas "frontiste". On peut également se demander ce que ferait Florian Philippot, ce jeune Rastignac devenu le gourou de Marine Le Pen, une fois entré dans le cénacle ? Marine Le Pen a beau déclarer "je leur fais la plus totale confiance pour mener le combat", rien n’est moins sûr… On se souvient de Yann Piat en désaccord avec Jean-Marie Le Pen, de Jacques Peyrat qui faute de mieux, sans doute, fait son retour dans le sillage du FN, plus récemment de Claire Checcaglini qui aurait pu se retrouver candidate, si elle avait décidé d’aller au bout de l’histoire…
Le plus probable vu le mode de scrutin et le manque de réserve de voix est qu’il n’y ait aucun élu RBM le 17 juin au soir, ce qui posera alors inévitablement la question du devenir de ce rassemblement de fortune.
Pour autant, si le FN n’avait aucun élu, il devrait trouver de la consolation en comptant sa subvention publique après les cinq ans de vaches maigres qu’il vient de traverser… A la condition que les électeurs soient au rendez-vous !