Algérie : la prudence reste de mise
El Watan a raison de titrer « La dernière ruse de Bouteflika ».
Dans une démocratie normale, ce sont d’autres candidats qui se seraient présentés et les élections auraient eu lieu.
Par Jean-Baptiste Noé.
Les réactions en France à l’annonce du président Bouteflika sur sa renonciation à un cinquième mandat montrent que beaucoup n’ont pas compris ce qui se passait dans le monde arabe.
Cela semble rejouer les printemps arabes de 2011, qui ont connu les succès que l’on sait.
Comme si l’instauration de la démocratie était la baguette magique qui allait résoudre tous les problèmes.
En Algérie, la prudence reste de mise. Le clan Bouteflika a annoncé que celui-ci renonçait à se présenter, dans une formule audacieuse et menteuse : « Il n’y aura pas de cinquième mandat et il n’en a jamais été question pour moi […] » alors même qu’il avait annoncé sa nouvelle candidature.
l ne se représente pas, mais les élections sont annulées et reportées sine die.
Ce qui signifie que son mandat va se prolonger au-delà du 28 avril 2019, probablement jusqu’au début de l’année 2020, le temps que se réunisse la « Conférence nationale inclusive et indépendante » et qu’elle propose des modifications à la constitution.
El Watan a raison de titrer « La dernière ruse de Bouteflika ».
Dans une démocratie normale, ce sont d’autres candidats qui se seraient présentés et les élections auraient eu lieu.