Mangez français ! L’appel de Manon, jeune héroïne de la paysannerie française
Manon Kernoa est une jolie adolescente de 16 ans, fille d’un producteur de lait à Landudec (Finistère). Elle est devenue l’héroïne de la paysannerie française depuis la publication, le 11 novembre 2016, d’une lettre ouverte intitulée « Mon père, ce héros », superbe hommage aux agriculteurs français qui fait un buzz extraordinaire et mérite de continuer à être largement diffusé.
« Mon père, ce héros » :
« Mon père, 53 ans, est agriculteur dans une petite ville de Bretagne.
Certes, il y en a beaucoup dans ce cas, même si ce nombre ne cesse de baisser.
Certes, il y a d’autres métiers plus difficiles que celui-là, plus physiques, qui touchent à la santé, à la protection.
Mais j’ai peur pour l’avenir.
Et oui, à 16 ans, j’ai peur pour l’avenir. Quelle idée ! J’ai peur de ce que les petites fermes de campagne vont devenir.
Elles sont ancrées dans nos paysages, ont hérité de nos parents, de nos grands-parents, voire de nos arrières grands-parents.
Elles font partie de notre patrimoine !
Que va devenir mon père, quand il n’y aura plus que des fermes de 1 000 vaches, des usines de poudre à lait, ou encore des steaks totalement chimiques ?
De plus, l’État, ainsi que l’Europe, leur donnent de moins en moins d’aides.
Que penser, quand nous entendons tous les jours, à la télévision ou à la radio, que le prix du lait ne cesse de baisser, passant sous la barre des 30 centimes au litre ?
Connaissez-vous beaucoup de personnes, qui après une semaine de travail déjà difficile, sacrifieraient leurs week-ends en amoureux, leurs vacances en famille, pour nourrir des individus qui n’ont aucune considération de leur travail, qui cherchent toujours à trouver le prix le plus faible pour manger, en ignorant leur provenance, quitte à endetter les agriculteurs français ?
Seriez-vous prêt à vous installer dans une exploitation, lorsque tout votre entourage ne vous le conseille pas ?
Seriez-vous prêt à vous engager dans une nouvelle vie, avec ses avantages et ses inconvénients ?
Seriez-vous prêt à suivre votre vocation, alors que l’avenir ne semble pas être à votre avantage ?
Et oui, à 16 ans, j’ai peur pour l’avenir.
Sauvez les agriculteurs français, mangez français ! »
Source : medias-presse.info