Démissions en chaîne à la fédération Flandre maritime du Front national au lendemain des Régionales
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La personnalité de Philippe Eymery est clairement pointée du doigt. Le passage de témoin à Adrien Nave (à gauche)à la tête de la fédération FN Flandre maritime, en août, n’y a rien changé.
Une vague peut en cacher une autre. Épisodiques jusqu’à il y a quelques mois, les démissions se sont multipliées au sein de la fédération Flandre maritime du Front national, et sortent au grand jour. Démissionnaires et membres de la fédération mettent directement en cause la personnalité de Philippe Eymery.
« Ça va tomber en cascade », lâche Laurent Renaudin. Élu municipal à Grande-Synthe, il a attendu le lendemain des élections régionales pour officialiser sa démission de la fédération Flandre maritime du Front national, « pour ne pas faire de vague. Je m’y étais engagé auprès du Défi grand-synthois », explique-t-il. Par respect pour la section, il a mis de côté ses griefs à l’encontre de Philippe Eymery, tête de liste pour le Nord aux régionales. L’ex-syndicaliste carté FN depuis 2011 a quitté la fédération, pas le parti. « J’attends qu’on me vire du FN », précise-t-il. Fabienne Bolle, conseillère grand-synthoise FN, lui a emboîté le pas. Le duo explique son choix par la personnalité de Philippe Eymery. « C’est un homme procédurier, qui n’aime pas le débat et fait le vide autour de lui. Son ambition prime. Il va reproduire le même schéma à la Région, ce sera dramatique », prédisait Laurent Renaudin avant le second tour.
Une vision partagée par Anita Ginko. Élue à Coudekerque-Branche, elle a quitté le FN, où elle était adhérente depuis 1989. L’élue est devenue militante active quand on est venu la chercher pour les municipales de 2014. « À partir de là, j’ai rencontré des adhérents et les dirigeants du FN, dont Philippe Eymery. » Très vite, elle a « été interpellée par le nombre de critiques dont il fait l’objet. Il est détesté… ». Son organisation décousue dérange aussi : « Il n’y a pas de planning des réunions. Nous recevons des mails : Demain soir, rendez-vous rue Oscar-Delille (le siège dunkerquois du FN, ndlr) ».
Sous couvert d’anonymat, des militants engagés décrivent des scènes ubuesques. « Philippe Eymery débarque chez nous à n’importe quel moment », y compris la nuit. Ils évoquent aussi des scènes d’humiliation, comme après le premier tour des Départementales, « toujours sous couvert de propos mal compris ».
« Il dit que nous sommes des fantômes, que les électeurs votent pour Marine. Dans son cas aussi alors ! », ajoute Anita Ginko. Cette année, en voulant savoir combien de candidats aux régionales de 2010 remettaient le couvert en 2015, elle a découvert que son nom figurait à la 44e place sur la liste il y a cinq ans… « Je n’étais pas au courant, je n’ai rien signé . »
Dépité, Laurent Renaudin ne mâche plus ses mots : « La fédération Flandre maritime est une branche pourrie dont nous souhaitons nous désolidariser ».
Comme les démissionnaires déclarés et à venir (certains annonceront leur départ en janvier, lors du conseil municipal de la commune où ils sont élus), il attendait beaucoup du passage de témoin à la tête de la fédération entre Philippe Eymery et Adrien Nave, fin août. Mais « Adrien Nave doit faire son compte-rendu tous les jours à Philippe Eymery. » D’où les démissions.
Philippe Eymery n’a pas donné suite à nos sollicitations.
PAR CATHY GERIG
Commentaires
Votre formulation rompt l'égalité des citoyens, car elle ne permet de déchoir de la nationalité française que les binationaux, qui sont à 90 % d'origine étrangère. Cette mesure est inefficace et elle a une portée symbolique désastreuse : en établissant une loi spécifique pour les binationaux, on les désigne comme une "cinquième colonne", susceptibles de trahir leur pays . On leur fait sentir qu'ils ne sont pas des français comme les autres.
L'indignité nationale visant tous les citoyens coupables d'actes de terrorisme, quelques soient leur origine serait le seule mesure acceptable .
Écrit par : C Morell Sampol | 27 décembre 2015
Pour la énième fois:
1. Cette différence de traitement est déjà le droit actuel.
2. Cela a déjà été jugé: ce n'est pas une rupture d'égalité puisque c'est le traitement différent de personnes qui se trouvent dans une situation différente au regard du droit international.
Ça finira bien un jour pas rentrer dans toutes les têtes...
Comme écrit avec agacement à force de me répéter sur Twitter: "Bonne résolution: ne plus parler déchéance de la nationalité avec ceux qui ne connaissent ni le droit actuel ni la jurisprudence du Conseil constitutionnel en la matière".
Après, oui, l'indignité nationale est une autre réponse. Mais ce n'est pas une raison pour écrire n'importe quoi au sujet de la déchéance de nationalité.
Écrit par : Laurent de Boissieu | 27 décembre 2015
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